Programme

Les séances du PPA sont en présence.

Longtemps la clinique analytique s’est appuyée sur le grand axe de la clinique différentielle, névrose/psychose, avant que le « tout neuro » et le DSM avec ses remaniements successifs finissent par démanteler en items variés les apports robustes de la psychanalyse ainsi que la finesse descriptive de la psychiatrie classique.

Cet appauvrissement théorique et clinique se fait sentir en institution et en ville par la montée des propositions et demandes de « soins de bien-être » couplées le plus souvent avec des molécules. Les signifiants de la subjectivité de l’époque en portent la trace : dépressions, addictions, burn out, agressivité, phobie scolaire, et autres. Ces appellations ne disent rien ni de la structure du sujet, ni de la singularité et ses solutions dont la psychanalyse lacanienne permettent l’abord.

Pourtant, le binaire classique névrose/psychose, dont l’étalon était la névrose avec ses repères conceptuels de l’oedipe, le phallus et le Nom-du-Père, ne peut saisir sans affinement l’actualité clinique qui vient avec « la démocratisation de la jouissance ».

Les subtilités des souffrances subjectives de notre époque exigent l’apport du dernier et tout dernier enseignement de Lacan dont Jacques-Alain Miller a su éclairer l’opérativité avec une boussole de son cru : la « psychose ordinaire ». Synchrone à la clinique orientée par le réel chère à Lacan la clinique des signes discrets nécessaire au diagnostic et au maniement des psychoses non déclenchées donne aux cliniciens d’aujourd’hui leur ressort. En effet, la clinique des signes discrets se généralise dans un monde bien plus aux prises avec la jouissance qu’avec un rapport à l’Autre.